En plein boom, les métiers de l’« infra » peinent à recruter
universités du Très Haut Débit à Bourges les 12 et 13 octobre
Réseaux : La filière des infrastructures numériques prévoit la création de 33 000 emplois d’ici 2030. Les opportunités offertes par la multiplication des datacenters ou des territoires connectés devraient compenser la fin du déploiement de la fibre optique.
La généralisation de la fibre optique ne sonnera pas la fin des métiers des infrastructures numériques. Selon une étude du cabinet Katalyse, la filière devrait créer 33 000 emplois d’ici 2030, soit une croissance de 5 % par an. La maintenance de ces réseaux fibre, le décommissionnement du réseau cuivre ou le déploiement de la 5G industrielle devraient suppléer la baisse mécanique du nombre de raccordements à la fibre.
La filière compte surtout sur de nouveaux relais de croissance comme l’explosion du nombre de datacenters en France et tout en particulièrement en Ile-de-France et dans la région d’Aix-Marseille. Les emplois dans ces centres de données doivent presque doubler passant de 11 500 à 20 000 en 2030 et concernent à 70 % des profils de techniciens. Une aubaine pour les quelque 15 000 raccordeurs appelés à se reconvertir dans les prochaines années.
« Ce sont des techniciens de terrain qui ont un vernis suffisant dans les technologies des réseaux et télécoms pour effectuer des brassages dans les datacenters », estime Philippe Le Grand, président d’InfraNum, la fédération professionnelle des métiers de l’ « infra ». Autre piste : le développement des smarts cities et des territoires connectés. Le technicien va là installer des capteurs IoT et autres alarmes sur des équipements et des bâtiments connectés pour assurer leur sécurité ou maîtriser la consommation d’énergie.
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Des formations aux faibles prérequis
La filière peut s’appuyer un réseau d’une cinquantaine de centres de formation déployés dans le cadre du plan Très Haut Débit. Elle compte aussi faire à appel à Pôle emploi et aux missions locales pour informer les demandeurs d’emplois et les personnes en reconversion professionnelle sur les opportunités offertes par ces nouveaux métiers. « Faute de main d’œuvre française suffisante, nous devrions nous tourner vers d’autres solutions », met en garde Philippe Le Grand.
De son côté, Pascal Goin rappelle que les formations que son centre dispense, d’une durée de 3 et 6 mois, sont aisément accessibles. Pour seuls prérequis, il est demandé une appétence pour la technique, la maîtrise du français et le permis B. D’autres critères sont aussi rédhibitoires comme le vertige ou le daltonisme.
« La réussite professionnelle réside avant tout dans la motivation des élèves, estime-t-il. Il y a, bien sûr, des compétences techniques à acquérir mais les compétences comportementales comme la communication et la confiance en soi sont essentielles. » Les soft skills prennent le pas sur les hard skills.